Au milieu du XIXe siècle, poussés par la misère, le chômage et l’espoir d’une vie meilleure, de nombreux Suisses partirent pour l’Amérique. Ce fut le cas aussi à Malleray. Il n’y avait pas encore de chemin de fer (la ligne Tavannes-Court fut inaugurée fin 1876) et les émigrants allaient (à pied !) prendre le train à Bienne. Les habitants du village les accompagnaient un bout de chemin. Sur un sentier situé à la limite ouest du territoire communal de Malleray, une pierre fut érigée en souvenir des familles qui ont émigré en 1859, peut-être attirées par la ruée vers l'or de cette époque. Voici pourquoi cette pierre s’appelle « La Pierre bon voyage ».
Elle existe encore aujourd’hui, et on peut la voir dans la côte au sud de la Verte-Joux, près du mur qui sépare les territoires de Malleray et de Loveresse. Pour la petite histoire, Charles Frey, dans son livre sur Malleray, signale que les bourgeois partants sollicitaient une aide financière, mais qu’en 1863, les demandes furent si nombreuses que la bourgeoisie se vit dans l’obligation de refuser tout subside à ceux qui s’en allaient.
Texte Anne-Marie Heiniger
Pour s’y rendre:
Possibilité de parquer à la place de pique-nique de la Verte-Joux. Puis rejoindre, à pied, le chemin en gravier. Passer le portail et continuer tout droit, à plat, sur le chemin. Après une dizaine de minutes, celui-ci commence à monter. Continuer jusqu’à une pierre munie d’une croix rouge. Tourner la tête à droite pour apercevoir la Pierre bon voyage. Bonne balade!